Le métier de joueur professionnel fait rêver de nombreuses personnes à travers le monde. L’idée de vivre de sa passion, de voyager, de participer à des compétitions prestigieuses et de bénéficier d’une reconnaissance internationale est en effet séduisante. Cependant, derrière l’image glamour souvent véhiculée par les médias se cache une réalité bien plus complexe et exigeante. Devenir joueur pro nécessite un engagement total, une discipline de fer, et une capacité à gérer la pression et les aléas d’une carrière souvent imprévisible.

Pro gamer ?

Le pro gamer, ou joueur professionnel, gagne sa vie en jouant aux jeux vidéo, comme son nom l’indique. Il peut être rémunéré par la structure qui l’emploie, par ses gains en tournoi ou par des collaborations avec des sponsors. Il s’agit généralement d’une combinaison de ces divers facteurs. Si l’idée paraît alléchante, plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour relativiser la facilité et le plaisir que semblent apporter ce métier.

Un vrai travailpro gamer

Avant tout, pro gamer est réellement un métier, pas un loisir. Les professionnels s’entraînent de 35 à 50 heures par semaine, très souvent sur un seul et unique jeu pour pouvoir le maîtriser à fond. Il s’agit donc d’un métier à temps plein, qui laisse peu de place aux loisirs. Si l’intérêt initial du joueur pour le jeu représente souvent une passion, autant d’heures et d’entraînements à répétition sur le même support peuvent finir par supprimer toute notion de passion, voire de plaisir. Pro gamer n’est pas une activité de loisir, mais un véritable emploi, avec ses plannings, ses contraintes et ses impératifs.

Une âpre lutte

La concurrence est aussi une donnée importante à prendre en compte dans l’eSport. Le domaine compte énormément d’appelés et peu d’élus. L’esprit de compétition et l’implication des plus grands joueurs font qu’il est très dur de se hisser jusqu’à eux, que ça soit au niveau de la réputation, mais également du salaire. Cette situation n’est pas sans rappeler YouTube, où les plus grosses chaînes générant des millions de vues peuvent faire rêver, mais sont en fait excessivement minoritaires sur la globalité des créateurs de contenu.

Et les proches dans tout ça ?

On n’y pense pas assez, mais être pro gamer entraîne forcément une grosse pression psychologique. Cela est particulièrement vrai pour les jeux en équipe, style Counter-Strike ou League of Legends, où le joueur doit être au top aussi bien pour lui que pour ses équipiers. Songeons aussi que vouloir se lancer dans ce métier (en devenir) n’est sûrement pas une décision facile à prendre vis-à-vis de sa famille, qui bien souvent ne comprend pas de quoi il s’agit.

Joueur pro et retraite

Il est indéniable que l’eSport a un avenir prometteur, mais la question de la longévité des pro gamers reste délicate. Il n’est pas certain qu’ils puissent maintenir un niveau de compétitivité suffisant pour en faire une carrière viable sur le long terme. Leur situation est comparable à celle des athlètes traditionnels, qui souvent rencontrent des difficultés de reconversion une fois à la retraite.

Cette problématique est encore plus aiguë pour les joueurs intermédiaires, qui n’ont pas accumulé des gains conséquents au cours de leur carrière relativement courte. Pour ces joueurs, trouver une voie de reconversion ou une carrière alternative est essentiel pour assurer leur sécurité financière et leur bien-être à long terme.

Il est crucial pour les jeunes joueurs de se préparer dès le début de leur carrière en eSport, en investissant dans leur éducation et en développant des compétences transférables. Ainsi, ils pourront envisager une reconversion plus sereine lorsqu’ils décideront de mettre fin à leur carrière de joueur professionnel.

Des risques physiques

Passer des dizaines d’heures par semaine, voire par jour, devant un écran n’est pas sans risque physique. Cela a des conséquences néfastes sur la vision, d’où le fait que de nombreux pro gamers portent des lunettes malgré leur jeune âge. L’eSport peut aussi entraîner des syndromes du canal carpien à cause de la posture assise prolongée et de l’utilisation intensive de la souris, qui peuvent causer des inflammations du nerf médian au niveau du poignet.

Il arrive que les joueurs professionnels souffrent de troubles musculo-squelettiques, tels que des douleurs au cou, au dos et aux épaules, en raison de la position assise prolongée et souvent incorrecte. Ces problèmes de santé non seulement affectent leur performance, mais aussi leur qualité de vie globale.

Les pauses régulières, les exercices de stretching, et l’utilisation de chaises ergonomiques aident à atténuer ces risques, mais ils ne les éliminent pas complètement.

La pratique intensive de l’eSport comporte des risques physiques importants. Les joueurs doivent être conscients de ces dangers et prendre des mesures préventives pour protéger leur santé.

Choisissez votre voie en toute connaissance de cause !

En bref, le statut de pro gamer n’est pas le job de rêve que l’on peut imaginer. Il demande beaucoup d’efforts et de sacrifices, sans assurance de pouvoir y durer, ni de gagner des sommes faramineuses. Rien ne vous empêche de vous lancer si vous en avez la volonté et la passion, mais soyez conscient des difficultés que ce choix implique.